Le gouvernement tunisien a présenté le lundi 19 novembre 2018 à Tunis un autobus 100 % électrique. Le véhicule écologique, importé de Chine, intègre le réseau de transport commun de la capitale pendant une période expérimentale de six mois. Une opération qui constitue le point de départ du projet d’économie d’énergie et de préservation de l’environnement dans le secteur des transports tunisiens.
La ville de Tunis fait ses premiers pas sur la voie d’une ville durable. La capitale de la Tunisie a été le théâtre, le 19 novembre 2018, de la cérémonie de présentation du tout premier autobus 100 % électrique, qui assurera le transport des personnes dans les artères de la ville.
Ce bus, d’une capacité de 90 passagers dont 28 assis, est doté d’une autonomie de 250 kilomètres et équipé d’un chargeur ultra rapide capable de recharger la batterie en à peine 3 heures de temps. Ce dispositif de recharge peut facilement être installé dans les parcs ou les terminus, sachant qu’en à peine une demi-heure, on pourra assurer une autonomie de 100 kilomètres. Le coût de ce type de véhicule varie entre 180 000 et 400 000 dollars. Les constructeurs de ce bus estiment qu’au vu de la flambée actuelle des barils de pétrole, le véhicule peut être amorti en cinq ans, et qu’il a une durée de vie de 10 à 12 ans.
La capitale Tunis franchit un pas vers le concept de ville durable
Le premier bus électrique à rouler sur le sol tunisien est l’œuvre du géant chinois BYD, classé premier fournisseur de véhicules électriques dans le monde en 2017 (pour la troisième année consécutive) avec plus de 113 mille véhicules vendus. Avec 17 milliards de dollars de chiffre d’affaires réalisé en 2017, l’entreprise compte aujourd’hui plus de 220 000 employés et plus de 33 parcs industriels dans le monde.
Le bus électrique de BYD, a été importé par le Groupe Al Badr (spécialisé dans la réalisation de mégaprojets dans les énergies renouvelables) au profit de l’Agence tunisienne pour la maîtrise de l’Énergie, ceci conformément à l’accord de partenariat que les deux parties ont signé en 2017. « Ce bus a été mis à la disposition du ministère du transport, pour être testé pendant une période de 6 mois, par la société de transport de Tunis (Transtu) », explique Abdellatif Kallel, directeur exécutif du groupe Al Badr.
La présentation de cette technologie, traduit la volonté des pouvoirs publics, de promouvoir la mobilité électrique. C’est dans cet esprit que le Groupe Al Badr, partenaire et distributeur officiel de BYD en Tunisie, compte engager un partenariat industriel pour le montage des véhicules électriques. Pour cela, un site spécifique de 6 200 m2 est en cours de construction à Bir El Kassaa dans le nord du pays, avec une capacité de production de 50 à 80 bus par an et entre 2000 et 3000 véhicules légers par an. BYD a également testé le mois dernier un bus électrique à Alexandrie en Égypte. Et le groupe prévoit d’installer des usines au Maroc et même en France. Tandis qu’en Afrique subsaharienne, d’autres constructeurs se sont également lancés dans l’aventure du bus électrique. C’est par exemple le cas de Bolloré en Côte d’ivoire et au Congo-Brazzaville.
Boris Ngounou