Les autorités tunisiennes obtiennent des fonds pour la mise en œuvre du projet de construction d’une station de dessalement de l’eau de mer dans la ville portuaire de Sfax. Un accord de prêt d’une valeur de 800 millions de dinars tunisiens (près de 250 millions d’euros) a été signé récemment entre le Shimizu Shinsuke, l’ambassadeur du Japon en Tunisie, Mohamed Fadhel Kraiem, le ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Mosbah Helali, le président directeur général de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) et Shinohara Shunei, le représentant résident de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) en Tunisie.
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Il s’agit d’un prêt remboursable sur 25 ans, avec une période de grâce de 7 ans. Le projet ainsi financé porte sur la construction d’une prise d’eau en mer et une station de dessalement qui affichera une capacité de 100 000 m3 par jour, extensible à 200 000 m3. La station devrait occuper un terrain de 20 hectares. L’usine d’osmose inverse fonctionnera avec une puissance électrique de 40 MWc, produite par la centrale de Thyn-Sfax, exploitée par la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG).
L’autonomisation de la ville de Sfax en matière d’eau potable
L’électricité sera acheminée dans l’usine d’osmose inverse via une ligne de 150 kV, longue de 15 km et comprenant 40 pylônes. Le projet financé par la Jica porte également sur la réalisation d’un réseau d’adduction devant permettre de connecter l’usine au réseau d’eau potable de la ville. L’entreprise publique Sonede veillera également à la construction d’une conduite de rejet de saumure (eau concentrée très salée issue du processus d’osmose inverse, Ndlr) en mer.
La station dont la pose de la première pierre a eu lieu le 29 juillet 2020, permettra de réduire la pénurie d’eau dans le grand Sfax. Cette situation est aggravée par la démographie galopante de la capitale économie tunisienne. La ville peuplée de plus d’un million d’habitants dépend des régions voisines pour son approvisionnement en eau potable. La future station de dessalement permettra certainement de changer la donne.
Jean Marie Takouleu