La Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé vient de valider un prêt de 22 millions de dollars en faveur du groupe CHO. Le producteur d’huile d’olive tunisien sera également accompagné dans la mise en place de pratiques écoresponsables dans la culture des olives.
Bonne nouvelle pour le groupe CHO. Le producteur tunisien d’huile d’olive vient d’obtenir un prêt de 22 millions de dollars de la part de la Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la Banque mondiale responsable du financement du secteur privé. Le prêt octroyé à CHO permettra de répondre aux besoins du groupe en fonds de roulement. Le financement permettra également à l’entreprise d’investir dans de nouveaux équipements de production d’huile d’olive.
L’accord conclu entre le groupe CHO et la SFI porte également sur le renforcement de la collaboration entre les oléiculteurs. Dans ce cadre, la SFI accompagnera les petits exploitants agricoles travaillant avec le groupe CHO, dans l’adoption de pratiques durables. L’accompagnement se traduira par des formations à l’utilisation de pratiques agricoles durables et les techniques de micro-irrigation.
La production durable de l’huile d’olive
Ce volet de l’accord est particulièrement important dans un contexte nord-africain marqué par le stress hydrique qui incite à l’option de pratiques et de techniques qui permettent de réaliser des économies de l’eau. « Le secteur agricole tunisien emploie plus de 13 % de la population active du pays ce qui fait de l’industrie de l’huile de l’olive, un secteur essentiel à l’économie rurale tunisienne », indique la SFI. Le groupe CHO emploie directement 720 personnes et soutient environ 140 000 agriculteurs appartenant à sa chaîne d’approvisionnement.
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Selon la banque dirigée par le sénégalais Makhtar Diop, l’adoption de pratiques durables renforcera la résilience des petits agriculteurs face aux changements climatiques. Outre l’optimisation des ressources dans la production des olives, les techniques durables doivent également être adoptées dans le processus de transformation de la matière première. Car, selon l’Union européenne, la production de l’huile d’olive peut avoir des impacts environnementaux considérables, en particulier au cours de la phase de nettoyage, qui nécessite en moyenne environ 50 litres d’eau propre pour traiter 100 kg d’olives. Le processus aboutit également à la génération de déchets liquides hautement polluants, qui contiennent des polyphénols qui inhibent la biodégradation. De plus, l’huile contenue dans les eaux usées produit une couche à la surface de l’eau qui entrave la dissolution de l’oxygène, empêchant ainsi la vie aquatique de se développer.
La prise en compte de cet impact devient déterminante en Tunisie. Car, le pays du Jasmin occupe la place de premier exportateur mondial d’huile d’olive en termes de volume des expéditions hors Union européenne. Selon l’Office national de l’huile (ONH), la Tunisie a exporté 365 000 tonnes d’huile d’olive au terme de la compagne 2019-2020. L’huile d’olive a été exportée vers plus de 54 pays dans le monde pour une valeur de 815 millions de dollars.
Jean Marie Takouleu