Une solution trois en un. C’est ainsi que la start-up tunisienne 2BK Innovation décrit son produit. La solution « Houmati » sera lancée le 12 février 2021 dans la municipalité d’Ezzahra, une banlieue située au sud de Tunis, la capitale de la Tunisie. Et puis ce sera au tour de Sousse le 14 février 2021. La banlieue est située à l’est de la Tunisie. « Le lancement de la solution à Marsa au nord du pays et dans les autres banlieues sera communiqué ultérieurement », indique Omar Khalfet, le cofondateur de 2BK Innovation.
La start-up lancera sa solution en collaboration avec l’Agence tunisienne d’internet (ATI). Le 4 février 2021, un accord de partenariat a été signé entre les deux parties. La solution « Houmati » est composée de deux applications mobiles. La première, baptisée « Houmati driver » est destinée aux chauffeurs qui conduisent les camions de collecte de déchets. Ils auront la possibilité de communiquer directement avec chaque Tunisien, notamment sur les horaires de passage. Grâce à l’application, les chauffeurs pourront aussi alerter les autorités municipales en cas de problème. L’application « Clean 8 » sera quant à elle utilisée par les populations. « Les informations collectées permettront de cartographier les problèmes municipaux (éclairage, pollution…). Ces données seront ensuite mises à la disposition des organismes nationaux », indique l’ATI. Houmati dispose également d’un tableau de bord web pour la gestion des ressources.
À travers son projet, la start-up 2BK Innovation espère contribuer à la lutte contre la pollution en Tunisie. Le phénomène va grandissant dans ce pays d’Afrique du Nord. Il y a quelques mois, le gouvernement tunisien a exclu 23 plages de la campagne estivale 2020 à cause de la pollution par le jet des déchets plastiques. Selon le World Wildlife Fund (WWF), le phénomène pourrait atteindre les quelque 537 plages en Tunisie d’ici à 2030 si rien n’est fait.
Le numérique pour améliorer la collecte des déchets
Le ministère tunisien de l’Environnement envisage de lancer une application téléchargeable sur les smartphones pour signaler les décharges anarchiques de déchets de démolition en Tunisie. Le projet de 30 mois (jusqu’en 2023) nécessitera un investissement de 3 millions d’euros (2,7 millions d’euros) financés par l’Union européenne (UE). Les autorités tunisiennes envisagent également de construire une unité de valorisation des déchets à Gabès, au sud-est de la Tunisie. La future installation sera capable de traiter 400 000 tonnes de construction et de démolition par an.
Inès Magoum