Le gouvernement tunisien a décidé de fermer la décharge de Borj Chakir située près de la capitale Tunis. La mesure sera effective d’ici deux ans. Le gouvernement mise désormais sur la valorisation des déchets.
La décharge de Borj Chakir fait de nouveau parler d’elle. Mais il s’agit cette fois d’une bonne nouvelle. Sa fermeture est programmée d’ici à deux ans. La promesse a été faite par Mokhtar Hammami, le ministre tunisien des Affaires locales et de l’Environnement. Sur ce site de plus de 120 hectares, les déchets sont entassés et enfouis.
« Cela fait plus de 22 ans que nous réalisons une politique d’enfouissement des déchets, sans résultats. Aujourd’hui, nous avons pris la décision définitive d’aller vers la valorisation des déchets », explique Mokhtar Hammami. Ce site, situé à 8 km de la capitale Tunis reçoit quotidiennement entre 2 700 et 3 000 tonnes de déchets. Ces déchets sont transportés par camion depuis les gouvernorats de Tunis, Manouba, Ariana et Ben Arous.
La valorisation des déchets
Le site sur lequel est aménagée la décharge est situé dans le village de Borj Chakir, peuplé de plus de 50 000 personnes. Les riverains se plaignent de la pléthore des camions qui vont et viennent dans le village en soulevant beaucoup de poussière au passage. Sur la route menant à la décharge, les déchets jonchent le sol, polluant ainsi l’environnement de cette localité.
Mais le plus gros problème vient des odeurs qui émanent du site, puisque la décharge se trouve sur un espace à ciel ouvert. Le mur d’encadrement étant détruit, les chiens errants se baladent librement, ce qui favorise leur reproduction. Une situation qui cristallise les tensions entre les responsables du site et les populations locales. En juin 2019, un incendie a ravagé près de 7 hectares de la décharge. Les autorités ont mis plusieurs jours à éteindre le brasier et les émanations toxiques ont provoqué l’hospitalisation de plusieurs enfants.
Cet évènement a renforcé les revendications des populations locales en faveur de la fermeture de la décharge de Borj Chakir, opérationnelle depuis 22 ans. C’est ce que promet de faire Mokhtar Hammami. Le responsable indique par ailleurs qu’une unité de valorisation de déchets sera mise en place. Les déchets organiques serviront à fabriquer des fertilisants agricoles. Une autre partie des déchets sera incinérée pour produire de l’énergie.
Jean Marie Takouleu