En Tunisie, les tensions entre les autorités et les riverains d’Agared, dans le gouvernorat de Sfax se sont intensifiés ses derniers jours. À l’origine de ces manifestations, la récente décision du gouvernement tunisien de rouvrir la décharge située dans cette petite ville, annulant ainsi l’ordre de fermeture appliqué depuis fin septembre 2021 en raison de pollution.
Les habitants d’Agared exigent la fermeture définitive de la décharge qu’abrite cette petite ville, située dans le gouvernorat de Sfax en Tunisie. Les riverains ont ainsi fait entendre leurs voix lors de quatre manifestations organisées la seule semaine du 8 novembre 2021. À l’origine de la montée des tensions, qui durent déjà quelques années à Agared, la récente décision du gouvernement tunisien de rouvrir le site d’enfouissement des déchets aménagé dans la ville, pourtant fermé depuis fin septembre 2021. Selon nos confrères de TV5Monde, ce revirement de situation est dû au fait que les municipalités de Sfax ont arrêté de ramasser les ordures après la fermeture de la décharge, provoquant une crise des déchets.
Et le calvaire continue…
Si les habitants d’Agared sont en colère, c’est qu’ils retombent fatalement dans les mêmes travers qu’il y’a quelques mois. La décharge qui défraie la chronique aurait dû fermer depuis 2013, 5 ans après son ouverture en 2008. Mais le site, saturé, continue de recevoir les ordures d’environ un million de personnes dans gouvernorat de Sfax et des usines, soit une moyenne de 620 tonnes de déchets par jour.
Parmi les déchets déversés dans la décharge d’Agared, les déchets industriels et médicaux dangereux sont les plus importants, relèvent nos confrères du journal Africanews. La simple inhalation ou le contact avec ces ordures causerait de graves maladies, parfois irréversibles tels des cancers, les déficiences visuelles, la stérilité aussi bien chez l’homme que chez les femmes, indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
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À défaut de la fermeture complète du site d’Agared, le gouvernement tunisien pourrait y construire un centre de tri, de recyclage et de compostage afin de valoriser les déchets à l’origine des tensions actuelles. Une mesure qui pourrait être généralisée aux 12 autres décharges qu’abrite ce pays d’Afrique du Nord.
Inès Magoum