C’est un contentieux qui défraie la chronique des deux côtés de la méditerranée. Entre mai et juillet 2020, 282 caisses de transport maritime contenant 7 900 tonnes de déchets ménagers et hospitaliers non différenciés ont été illégalement exportés de l’Italie vers la Tunisie.
Finalement, les négociations diplomatiques entre les deux pays ont porté leurs fruits et les autorités italiennes procéderont à l’évacuation de ces tonnes de déchets stockés au port de Sousse en Tunisie. La Campanie, une région du sud de l’Italie, à l’origine de ces déchets se chargera du transfert des conteneurs lors des opérations de retournement de ces déchets.
La tournure judiciaire
À en croire nos confrères du Monde Afrique, cette affaire qui a fait scandale en Tunisie, illustre les ramifications du commerce illégal des déchets, qui augmente face au durcissement des normes européennes. Un phénomène d’autant plus préoccupant que les infrastructures tunisiennes ne permettent pas à ce pays d’Afrique du Nord de traiter ses propres déchets.
Les cargaisons mises en cause contenaient des déchets ménagers, dont l’exportation est interdite par la législation tunisienne et les conventions internationales qui les qualifient de « dangereux ». La convention de Bamako interdit aux pays africains d’importer des déchets, en particulier d’Europe, et la convention de Bâle stipule quant à elle, qu’on ne peut exporter que des déchets qu’on pourra renvoyer à l’expéditeur après recyclage.
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Cette affaire a déjà pris une tournure judiciaire avec notamment des enquêtes en cours dans les deux pays pour établir les responsabilités entre la falsification des documents délivrés et les autorisations transfrontalières. Depuis que le scandale s’est ravivé, plusieurs commis de l’État tunisien, dont le ministre de l’Environnement Mustapha Laroui, ont été interpellés.
Benoit-Ivan Wansi