En vue d’assurer la construction de l’usine de dessalement de l’eau de mer de Sfax, la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) de Tunisie a choisi trois entreprises actives dans le secteur de l’eau en Afrique du Nord. Il s’agit de Metito qui multiplie les contrats ces dernières années pour le dessalement et le traitement des eaux usées en Égypte. L’entreprise basée à Guernsey (une dépendance de la Couronne britannique) travaillera avec Tecnicas De Desalinizacion De Aguas (Tedagua), par le biais de sa société mère Cobra Instalaciones y Servicios, ainsi qu’Orascom Construction, une entreprise de bâtiment et travaux publics (BTP) basée au Caire en Égypte.
Le consortium a signé récemment un contrat d’une valeur de 200 millions d’euros avec la Sonede, représentée par son patron Mosbah Helali. C’était également en présence de Mohamed Fadhel Kraiem, le ministre tunisien par intérim en charge de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, ainsi que de Shimizu Shinsuke, l’ambassadeur du Japon en Tunisie.
De l’eau potable pour 600 000 personnes à Sfax
Metito, Tedagua et Orascom construiront une usine de dessalement de l’eau de mer dans la localité de Gargour, située à 20 km de la ville de Sfax. Le projet porte sur la construction de deux prises d’eau en mer et deux émissaires pour l’évacuation des saumures. La technologie utilisée dans la station sera l’osmose inverse, pour une capacité de production d’eau potable de 100 000 m3 par jour. Mais des travaux de génie civil seront effectués pour permettre une expansion future à 200 000 m3 par jour.
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Le groupement d’entreprises dispose désormais de 54 mois pour achever la construction de l’ensemble de l’usine qui sera connectée au réseau d’eau potable de la ville de Sfax. Dans le cadre de leur contrat, le consortium assurera l’exploitation de l’usine de dessalement pendant au moins deux ans avant de transférer sa gestion à la Sonede. Pour Tedagua, l’usine de dessalement de Sfax « constituera une infrastructure essentielle pour le développement socio-économique de la région, car elle garantira définitivement l’accès à l’eau potable à plus de 600 000 personnes ».
Le projet d’approvisionnement en eau potable via le dessalement de l’eau de mer est financé grâce à un prêt de 800 millions de dinars tunisiens (près de 250 millions d’euros) accordé par l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica).
Jean Marie Takouleu