Le gouvernement tunisien veut réduire la pression sur les ressources en eau souterraine dans le gouvernorat de Gabès, en grande partie le fait des industries. Il mise pour cela sur la réutilisation des eaux usées traitées pour l’approvisionnement des usines, dont celles du Groupe chimique tunisien (GCT) à travers une nouvelle station d’épuration. Le Japon financera les travaux à hauteur de 67 millions de dinars, près de 21,3 millions de dollars.
C’est l’une des solutions les plus prometteuses pour réduire les pénuries d’eau dans le monde, notamment en Afrique. La Tunisie qui en est consciente, l’a adopté depuis plusieurs années au vu de la multiplication des stations d’épuration. En 2024, le gouvernement tunisien prévoit d’en construire une nouvelle dans le gouvernorat de Gabès, dans le sud-est du pays d’Afrique du Nord. Le projet a été dévoilé le 26 février 2024.
L’Office national de l’assainissement (Onas), qui assure la gestion de ce secteur en Tunisie, mettra en œuvre ce projet grâce à une subvention de 67 millions de dinars (environ 21,3 millions de dollars) du Japon. Le financement a été octroyé récemment par l’intermédiaire de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica).
La préservation des ressources en eau souterraine
La future usine de traitement des eaux usées traitées sera particulière en ceci qu’elle sera équipée de la technologie de l’osmose inverse. Celle-ci permettra un traitement tertiaire des effluents à base de membranes. Ce qui devrait garantir la prise en charge des plus petites particules manquantes lors des étapes précédentes, en particulier les solides dissous totaux (TDS).
Ce procédé utilisé dans le traitement des eaux usées permettrait également de réduire les coûts d’évacuation de l’eau et des égouts et de réutiliser un pourcentage plus élevé de cette ressource. L’utilisation de la technologie de la membrane à faible encrassement dans les systèmes de récupération des eaux usées par osmose inverse permettrait aussi de réduire les coûts opérationnels.
Outre la réduction de la pollution par les effluents, la mise en service de station d’épuration de Gabès, dont la capacité attendue est de 6 000 m3 par jour, rendra plus autonome les industries de ce gouvernorat vis-à-vis des eaux souterraines. C’est notamment le cas des usines du Groupe chimique tunisien (GCT), qui produisent et transforment le phosphate à Gabès en Tunisie.
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Dans ce gouvernorat de plus de 407 000 habitants, la raréfaction des eaux de surface due à la sécheresse a contraint les industries à surexploiter les aquifères pour leurs activités, principale source d’eau potable, plongeant les populations dans une situation de pénuries sévères. La réutilisation des eaux usées traitées pourrait faire pencher la balance.
Inès Magoum