« J’ai marché sans relâche, sous le soleil et sous la pluie. J’ai nettoyé de mes propres bras ce que l’humain n’a pas encore honte de montrer. Sous les regards moqueurs et sous les commentaires haineux, j’ai hissé le drapeau d’un idéal et d’une folie que beaucoup ne croyaient pas possible. » C’est avec ces mots que Mohamed Oussaba Houij a choisi de décrire son « pèlerinage », effectué le long des plages tunisiennes. Un voyage qu’il a entamé au début du mois de juillet 2018 et qu’il n’a achevé que le 27 août 2018, quand il a fait son entrée à Soliman, une ville située dans le gouvernorat de Nabeul. Au cours de son périple, Mohamed a collecté plus d’une tonne de déchets ramassés sur un trentaine de plages tunisiennes.
Ce « soldat de la nature » a créé une page Facebook qu’il a intitulée « 300 kilomètres ». Via ce canal, il transmettait en temps réel des photos, des vidéos et des textes relatant son drôle de voyage. Une page qui, à ce jour, compte déjà près de 18 000 abonnés. Cette marche était pour Mohamed un moyen de lancer un cri d’alerte à propos de l’amoncellement des ordures qui jonchent les plages tunisiennes. « Je crois à l’élan citoyen et j’ai choisi d’agir de l’extérieur et de sensibiliser les gens au problème de la pollution de nos plages », a-t-il expliqué à l’Agence France Presse. Grâce à cet engagement, il souhaite également que les citoyens réalisent qu’il est anormal de laisser trainer des bouteilles et des sacs en plastique sur les plages. Une action qui semble tomber à point nommé, à l’heure où, selon le rapport publié en juin 2018 par le Fonds mondial pour la nature WWF, la mer méditerranée est en train de se « transformer en un dangereux piège de plastique, avec des niveaux record de pollution qui mettent en dangers les espèces marines et la santé humaine. ».
Luchelle Feukeng