Contrairement aux pays développés où 80 % des déchets de démolition sont recyclés, la Tunisie connaît un retard en matière de gestion des déchets issus de ses chantiers. Mais le pays veut rattraper son retard grâce à une nouvelle application mobile. Il s’agit d’une phase du projet RE-MED.
Lancé en octobre dernier et piloté par le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), ce projet couvre quatre pays méditerranéens notamment la France, l’Italie, la Tunisie et le Liban. Il est prévu dans le cadre de ce projet, d’expérimenter des technologies permettant de transformer les déchets de construction et de démolition en ressources pour construire et entretenir des routes de manière durable en Méditerranée. Dans ce cadre, les ministères de l’Environnement tunisien et libanais souhaitent développer l’utilisation des granulats recyclés pour la construction des routes, et ainsi espérer recycler 20 % de granulats issus des chantiers.
Le fonctionnement de l’application
Une fois téléchargée sur un smartphone, l’application permet à l’utilisateur de signaler la position des déchets de démolition via un système de géolocalisation relié à une plateforme d’informations au sein du ministère tunisien de l’Environnement. « Les municipalités ou les entrepreneurs intéressés et déjà impliqués dans le projet RE-MED seront informés ensuite pour se charger de l’enlèvement de ces déchets et de leur valorisation », explique Chokri Nsib, le responsable du projet au ministère tunisien de l’Environnement.
L’objectif de cette initiative est de sensibiliser et impliquer davantage les citoyens dans ce projet de valorisation des déchets de construction. Elle vise, à moyen terme, à stopper les décharges qui défigurent le paysage urbain en Tunisie. Le projet permettra de structurer la filière du recyclage des déchets de construction.
RE-MED soutiendra « l’innovation pour le développement de l’économie circulaire pour la construction durable en Méditerranée ». Il a pour vocation de lier les acteurs de la recherche et les opérateurs publics et privés de la chaîne de valeur des déchets de construction.
L’initiative, qui durera 30 mois (jusqu’en 2023), nécessitera un investissement de 3 millions d’euros, dont 2,7 millions d’euros financés par l’Union européenne.
Anne-Gaelle David (stagiaire)