Une unité de valorisation des déchets de construction et de démolition verra le jour en Tunisie. L’annonce est faite par le ministre tunisien de l’Environnement Chokri Ben Hassan. La future installation qui sera construite à Gabès donnera de la valeur aux déchets provenant des chantiers de construction, de réhabilitation, de démolition dans les domaines du bâtiment et des travaux publics.
L’usine de valorisation des déchets de Gabès sera capable de prendre en charge 400 000 tonnes déchets de construction et de démolition par an. Il s’agit des briques, des tuiles, des céramiques, des déchets de matériaux de terrassement (limons, loess…), du bois ou encore du plâtre. « À partir de 2021, cette démarche de collecte, de transport et de gestion de ce genre de déchets sera adoptée par 30 municipalités, avant d’être généralisée progressivement sur toutes les municipalités de la Tunisie au cours des années 2022/2024 », indique le minisitre Chokri Ben Hassan.
Les déchets de construction et de démolition en Tunisie
L’annonce du ministre tunisien de l’Environnement fait suite à la livraison des premiers résultats d’une étude sur la gestion durable dans les déchets de démolition et de construction. Selon cette étude financée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), 15 millions de tonnes de déchets de construction et de démolition sont produites chaque année en Tunisie.
Ces résidus, très souvent dangereux, encombrent et polluent l’environnement. Pourtant, les déchets de construction ont de la valeur et « peuvent être réutilisés dans la fabrication de nouveaux matériaux conformes aux normes techniques, tels que les trottoirs et le pavage des pistes agricoles ».
Ce n’est pas la première fois que les autorités tunisiennes se penchent sur la gestion des déchets de construction et de démolition. Il y a de cela deux ans, le ministère des Affaires locales et de l’Environnement et celui de l’Équipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire ont organisé une séance de travail sur la question. Les autorités de l’époque avaient alors préconisé d’introduire 20 % de la quantité des déchets de démolition et de construction dans les travaux, et ce, dans le cadre des transactions publiques. Le gouvernement avait aussi décidé d’instaurer un comité technique d’études pour déterminer les locaux et les sites où ces déchets pourraient être exploités « afin d’éviter toute conséquence négative de leur utilisation ».
Jean Marie Takouleu