À Zarat, une ville littorale située à l’est de la Tunisie, une station de dessalement d’eau de mer va voir le jour. Sa construction a fait l’objet d’un appel d’offres de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede). Une seule entreprise a répondu à cet appel… Il s’agit de la multinationale indienne Va Tech Wabag. Sans surprise donc, c’est cette entreprise basée à Chennai dans l’État du Tamil Nadu qui a été désigné pour assurer les services d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction de la future station de dessalement d’eau de mer de Zarat.
Ce projet de dessalement est destiné à faire face à la pénurie d’eau potable dans la région de Gabes, et surtout limiter la surexploitation de la nappe phréatique. Avant le début de l’année 2019, Va Tech Wabag va commencer mettre en place cette usine.
Le financement de KfW
L’entreprise indienne construira une station de dessalement capable de produire 50 000 m3 d’eau potable par jour. L’usine sera accompagnée d’une station de pompage d’eau dessalée. Elle permettra d’acheminer de l’eau dans trois réservoirs de 15 000 m3. Mais Sonede prévoit d’étendre la capacité de cette installation à 100 000 m3 d’ici 2027.
D’ici là, l’entreprise publique responsable de la distribution de l’eau potable estime que l’usine, dont la construction doit être achevée en 2021, devrait couvrir les besoins de plus d’un million de personnes dans le gouvernorat de Gabes, Médenine et Tataouine à l’horizon 2035 (avec l’extension de sa capacité en 2027).
Ce qu’on pourrait donc qualifier de première phase du projet de dessalement d’eau de mer de Zarat coûtera en tout 231,6 millions de dinars, soit 96,5 millions d’euros. Sur ce point, l’État tunisien pourra compter sur le soutien de l’Allemagne, à travers sa banque de développement. La Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) a décidé d’investir 82 millions d’euros. L’accord de prêt a été signé depuis le mois de nombre 2016. L’État tunisien ne déboursera finalement que 14,5 millions d’euros pour financer la construction de l’usine. Plusieurs autres petits projets de dessalement sont en cours de gestation dans le pays : à Sidi Bouzid, Gafsa, Tozeur, Kébili et Médenin.
Jean Marie Takouleu