Face au stress hydrique, le gouvernement tunisien multiplie les stratégies pour améliorer l’approvisionnement en eau. Tunis prévoit ainsi la mise en place d’un programme annuel de développement de l’exploitation des eaux usées traitées. Le programme a été dévoilé le 18 mai 2023 par Najla Bouden, la cheffe du gouvernement de la Tunisie, au sorti d’un conseil des ministres.
L’objectif est le renforcement de l’économie circulaire de l’eau, afin de garantir la desserte en eau et l’irrigation en Tunisie. L’enjeu est d’autant plus important que le pays d’Afrique du Nord connaît cette année, sa quatrième année de sécheresse. Une année marquée selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) par un taux de remplissage des barrages à l’échelle nationale qui a atteint 30,3 % durant la période allant du 1er septembre 2022 au 18 mai 2023.
Sensibiliser à la préservation de l’eau
Si la valorisation des effluents traités est une réalité en Tunisie, le gouvernement tunisien veut aller plus loin d’où la concession accordée à un consortium dirigé par le groupe français Suez en avril 2023, pour la gestion du service public de l’assainissement liquide des gouvernorats de Sfax, Gabès, Médenine et Tataouine.
Le gouvernement tunisien espère que le futur programme annuel de développement de l’exploitation des eaux usées traitées permette d’associer toutes les parties prenantes au processus de traitement, particulièrement le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, d’intensifier le contrôle et le renforcement des mécanismes d’auto-contrôle durant toutes les étapes du processus d’exploitation des eaux usées en Tunisie, et d’élaborer un plan de communication visant à sensibiliser l’ensemble des parties prenantes à l’importance de préserver l’eau, tout en garantissant l’encadrement et la vulgarisation aux exploitants.
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La rareté des pluies a notamment entrainé la surexploitation de la nappe phréatique, dégradant la qualité de l’eau. À cela, il faut ajouter le remplissage des barrages qui atteint désormais un niveau inquiétant en raison de la sécheresse en Tunisie.
Inès Magoum