A l’initiative de WWF Tunisie, la branche du Fonds mondial pour la nature (WWF), une étude sera lancée sur la réduction du débit et de la qualité des eaux de la lagune de Sebkhet Sidi Ali El Mekki à Bizerte (nord de la Tunisie). Cette zone humide d’importance internationale est classée zone Ramsar depuis 2007.
Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’étude de l’assèchement des eaux de la lagune de Sebkhet Sidi Ali El Mekki fait partie du champ d’action du projet GEMWET « Conservation et développement durable des zones humides côtières à haute valeur écologique ».
Ce bassin salé s’assèche rapidement, avec pour conséquences une montée de la salinité de l’eau et l’altération de l’irrigation automatique des plantes qui finissent par mourir, en découlent un déclin de l’agriculture et la mort graduelle de la Sebkha.
Le but de l’étude entreprise par WWF Tunisie est de déterminer les moyens de revoir le niveau et la qualité de l’eau par une circulation idéale de l’eau au sein de la Sebkha afin d’éviter son assèchement dans la zone des étendues artificielles de terre gagnées sur l’eau. L’initiative permettra aussi de déterminer les stratégies de réapprovisionnement en eau des micro-lagunes, qui ont subi ces dernières années des pertes importantes au niveau de la richesse piscicole.
Les retombés pour les communautés locales
Le projet de WWF bénéficiera principalement à la collectivité de Ghar El Meleh, ville côtière du nord-est de la Tunisie ; spécialement ses pêcheurs et ses agriculteurs qui exploitent le littoral endigué et asséché. En effet, des cultures sont possibles grâce à des pratiques ingénieuses et uniques au monde reposant sur un système d’irrigation passive où les racines des plantes sont alimentées en toute saison par l’eau de pluie d’une part et par l’eau emmagasinée dans la montagne suite à la formation karstique géologique qui assure un ruissellement continu de l’eau vers la lagune et la Sebkha.
Les divers aménagements (ports) et autres interventions ont affecté le fonctionnement naturel du complexe lagunaire naturel. En effet, la communication avec la mer qui se faisait par des passes a été bouleversée et l’ancien Boughaz a vu son rôle diminuer avec le temps.
Autrefois, Sebkhet Sidi Ali El Mekki était alimentée par 3 points distincts ; le premier point à travers des passes quand le niveau de la mer monte en automne. Ce premier point a été envahi par les constructions anarchiques et n’est plus visible. Le 2e et le 3e point sont au niveau de la lagune de Ghar El Melh et ont été bloqués par la construction de la route qui mène vers le port.
WWF a lancé, à cette occasion, un appel d’offres pour choisir un groupe de consultants ou un bureau d’études qui aura la responsabilité de mener cette étude avec une marge de deux mois. Il garantira la continuité de la circulation de l’eau de bonne qualité à l’intérieur de Sebkhet Sidi Ali El Mekki et entre l’ensemble des plans d’eaux dont ceux des micro-lacs, grâce à des chenaux à orientations et profondeurs appropriés.
Anne-Gaelle David (stagiaire)