Astra Energy et Powertron Global annoncent le lancement d’une coentreprise pour des investissements dans la valorisation énergétique en Afrique. Astra dispose déjà d’un portefeuille de projets, notamment dans l’archipel autonome de Zanzibar en Tanzanie et au Lesotho.
Alors que le continent africain croule sous des tonnes de déchets, deux entreprises américaines décident de travailler ensemble pour l’exploitation de ce potentiel en matière de valorisation énergétique. Il s’agit d’Astra Energy et Powertron Global qui annoncent le lancement d’une coentreprise pour explorer les opportunités d’investissement en Afrique.
Astra Energy s’est illustrée ces derniers mois par l’obtention de concessions dans au moins deux pays africains. L’entreprise dirigée par Ron Loudoun s’est accordée avec les autorités de l’archipel autonome de Zanzibar en Tanzanie pour la valorisation en énergie de 300 tonnes de déchets solides municipaux par jour, afin de produire 50 MW d’électricité sur l’île principale d’Unguja. L’électricité ainsi produite sera vendue à l’entreprise publique Zanzibar Electricity Corporation (Zeco), dès 2025.
Triple impact
Au Lesotho, Astra veut développer une capacité de 100 MW, y compris la valorisation énergétique des déchets. Le partenariat avec Powerton couvre ces deux projets en Afrique orientale et australe. La nouvelle coentreprise sera détenue à 40 % par Astra « et 5 millions de dollars en espèces en échange de l’apport de sa technologie de valorisation énergétique des déchets », indique l’entreprise basée à San Diego en Californie.
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Selon Astra, les projets développés par la nouvelle entreprise commune « permettront de traiter les déchets accumulés dans de nombreuses régions, de produire de l’énergie supplémentaire, d’améliorer la fiabilité de la fourniture d’électricité, essentielle à une économie en pleine croissance, et de réduire les émissions de carbone ». Selon le chercheur australien Carlito Baltazar Tabelin, le volume annuel de déchets générés en Afrique subsaharienne est passé de 81 millions de tonnes à 174 millions de tonnes par an entre 2012 et 2016 et devrait atteindre 269 millions de tonnes en 2030.
En 2018, la couverture de la collecte des déchets solides municipaux en Afrique subsaharienne était estimée à 44 %. Des solutions de valorisation énergétique des déchets pourraient encourager la collecte et surtout réduire la pression sur les décharges comme celle de Kibele à Zanzibar où 120 tonnes de déchets sont déversées en moyenne par jour.
Jean Marie Takouleu