Les États-Unis d’Amérique, première puissance économique mondiale, veulent réaffirmer son leadership dans les pays en développement y compris dans le domaine climatique à l’heure où l’Europe et la Chine raflent la mise des partenariats verts. Ainsi, la maison blanche va mobiliser jusqu’à 2,3 milliards de dollars dès 2024 auprès du secteur privé américain. Ces fonds serviront essentiellement à la mise en œuvre du Plan d’urgence du président pour l’adaptation et la résilience (Prepare).
Ce guichet vise à lutter contre le dérèglement climatique, mais surtout à faire de Washington DC le principal investisseur climatique dans un contexte où la plupart des pays du nord et leurs multinationales polluantes continuent d’esquiver leurs contributions au fonds « pertes et dommages » ratifié à la 28e Conférence des Nations unies sur le climat (COP28) qui s’est tenue en novembre 2023 à Dubaï. Les 2,3 milliards de dollars qui seront générés par les multinationales américaines, notamment les plus grands groupes bancaires et industriels au monde seront directement octroyés aux pays d’Afrique, d’Amérique latine et du Moyen-Orient qui sont les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles.
Selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), les initiatives à réaliser porteront sur l’expansion des systèmes d’information et d’alerte précoce sur le climat, l’introduction de nouveaux produits et services financiers à l’instar des assurances écoresponsables ainsi que des innovations pour des systèmes alimentaires intelligents. Au moins « 31 entreprises et partenaires ont déjà répondu à notre appel à l’action dont une dizaine depuis le lancement en 2022. Il s’agit de Google, Gro Intelligence, Mastercard, Marsh McLennan, Meta, Microsoft, Pegasus Capital Advisors, PepsiCo., SAP et WTW (anciennement Willis Towers Watson) », indique l’Usaid.
Le leadership américain tourné vers la transition écologique en Afrique
Parmi les autres 21 entreprises américaines qui ont rejoint le concept figurent Xylem. La compagnie new-yorkaise de gestion de l’eau n’apportera pas forcément des capitaux, mais davantage son expertise technologique pour « atténuer la pénurie d’eau, réduire les pertes d’eau et optimiser les systèmes d’approvisionnement en eau pour améliorer l’accessibilité financière de la ressource ». Selon les autorités américaines, les solutions développées par cette structure seront efficaces face au stress hydrique, la pollution des eaux et les inondations qui freinent le développement durable au sud du Sahara.
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L’engagement des États-Unis d’Amérique d’accompagner l’atténuation et l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement ne s’arrête pas là. Le gouvernement américain prépare en ce moment une allocation de 53 millions de dollars qui sera destinée « à de nouvelles activités à faibles émissions de carbone et résilientes » dans 23 villes d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes, indique l’Usaid. Dans le cadre de cette initiative, les municipalités d’Hermosillo au Mexique et de Mbombela en Afrique du Sud, bénéficieront des infrastructures de décarbonation avec notamment des véhicules électriques pour les transports en commun et des bâtiments construits sur les principes de l’efficacité énergétique.
Benoit-Ivan Wansi