Après avoir fait ses classes d’ingénieur à l'Université des sciences appliquées de Mannheim en Allemagne, Yves Nono a consacré sa carrière à la technologie. Du haut de ses vingt ans d’expériences au sein de la puissante multinationale Bosch où il occupe le poste de Président du marché secondaire automobile, région Afrique, le Camerounais est avant-gardiste des questions de développement durable sur le continent. Le trilingue (français, anglais, allemand) et diplômé de la Harvard Business School (HBS) aux États-Unis d’Amérique répond fièrement aux questions de la Rédaction d’AFRIK21 dans cette interview exclusive sur l’automobile écoresponsable.
Après avoir fait ses classes d’ingénieur à l’Université des sciences appliquées de Mannheim en Allemagne, Yves Nono a consacré sa carrière à la technologie. Du haut de ses vingt ans d’expériences au sein de la puissante multinationale Bosch où il occupe le poste de Président du marché secondaire automobile, région Afrique, le Camerounais est avant-gardiste des questions de développement durable sur le continent. Le trilingue (français, anglais, allemand) et diplômé de la Harvard Business School (HBS) aux États-Unis d’Amérique répond fièrement aux questions de la Rédaction d’AFRIK21 dans cette interview exclusive sur l’automobile écoresponsable.
Benoit-Ivan Wansi : Avec un chiffre d’affaires de 88,2 milliards de dollars réalisé en 2022, Robert Bosch est l’un des plus grand groupes technologiques au monde. Comment est-ce que vos solutions digitales notamment d’intelligence artificielle (IA) contribuent-elles au développement du secteur de la mobilité particulièrement en Afrique ?
YVES NONO : Bosch est à l’avant-garde des avancées technologiques en matière de mobilité, investissant quelque 3 milliards d’euros dans l’expertise logicielle automobile, avec des solutions déjà disponibles dans les véhicules automobiles circulant sur les routes du monde entier, améliorant ainsi la sécurité des automobilistes et des passagers sur la route. En Afrique, Bosch entend utiliser son expertise mondiale pour évaluer la faisabilité et la viabilité commerciale des technologies de mobilité avancées. En adaptant ces solutions au contexte africain, nous nous efforçons d’améliorer la mobilité, la commodité et la sécurité des utilisateurs africains, contribuant ainsi au développement de la région.
Au Ghana, Bosch est devenu un acteur clé pour le recyclage des batteries plomb-acide, établi par une logistique inversée en partenariat avec professionnels du marché local, les distributeurs de batteries, les collecteurs de batteries usagées et les consommateurs finaux. On sait que les batteries automobiles plomb-acide contiennent des métaux lourds et des produits chimiques toxiques qui sont nocifs pour l’environnement (contamination des solos, pollution de l’eau) et la santé humaine. L’ONU estime ce marché à 800 000 unités de piles échangées chaque année au Ghana. Où en est ce projet écoresponsable dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ?
Notre fondateur, Robert Bosch, a fait des initiatives d’investissement social d’entreprise (ISE) une priorité. Fortement engagée en faveur du développement durable, Bosch tire parti de sa position mondiale pour susciter des changements significatifs et relever les défis sociaux et environnementaux les plus pressants. En 2020, Bosch a établi un partenariat stratégique avec un acteur local au Ghana. Ensemble, nous avons lancé un projet de recyclage de batteries visant à réduire l’impact sur l’environnement. Le partenaire local est le principal collecteur de piles, les grossistes faisant office de points de collecte. Le projet a été couronné de succès au Ghana, puisqu’il a permis de collecter un nombre important de piles usagées. Il est prévu d’étendre le projet en ajoutant quatre nouveaux points de collecte. En travaillant en étroite collaboration avec des partenaires locaux, Bosch entend tirer parti de son expertise mondiale pour développer et mettre en œuvre des initiatives durables adaptées au contexte africain, avec un impact positif à la fois sur l’environnement et sur les communautés locales.
Quelle est la nature de votre relation avec le groupe Nexus Automotive international ?
Bosch est fier d’avoir un partenariat croissant avec Nexus Automotive International, une organisation renommée dans l’industrie de l’après-vente automobile. Dans le cadre de ce partenariat, Bosch et Nexus favorisent un environnement de collaboration où les ressources et les connaissances sont partagées pour façonner l’industrie de l’après-vente automobile. En mettant en commun notre expertise et nos connaissances, nous visons à stimuler l’innovation et à établir de nouvelles normes dans le secteur de l’après-vente automobile, ce qui se traduit par des avantages significatifs pour les parties prenantes de l’industrie et les utilisateurs finaux.
Pouvez-vous nous présenter votre vision cible « New Dimensions – Sustainability 2025 » ? En quoi est-elle différente de « Bosch Climate Solutions » que vous avez lancé en 2020 et comment ces initiatives accompagnent-elles le marché secondaire ?
Notre vision cible « New Dimensions – Sustainability 2025 » décrit notre stratégie en matière de développement durable. Elle résume les points centraux de notre gestion sur le sujet, en abordant non seulement l’action climatique, mais aussi la conservation des ressources, l’économie circulaire et la responsabilité sociale. En poursuivant des objectifs concrets dans ces domaines, nous améliorons non seulement les performances de nos propres activités en matière de développement durable, mais nous soutenons également le marché secondaire de l’automobile en promouvant des pratiques durables et en intégrant des technologies de carburants alternatifs. Nous avons des projets concrets en cours au sein du marché de l’après-vente visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et à faire progresser le développement durable dans l’industrie automobile.
Dans votre rapport 2020 que nous avons consulté, on peut lire que « 1 kilogramme d’hydrogène vert suffit à un véhicule particulier pour parcourir une centaine de kilomètres ». Cela signifie que vous êtes engagé dans la transition énergétique notamment du secteur des transports ?
Bosch s’est engagé à faire progresser la transition énergétique dans le secteur automobile. Le fait qu’un kilogramme d’hydrogène vert puisse alimenter une voiture de tourisme pendant environ 100 kilomètres correspond parfaitement à notre engagement de promouvoir des solutions de mobilité durables et efficaces. Nous nous engageons activement dans la chaîne de valeur de l’hydrogène (H2), en développant des applications et en favorisant l’adoption de cette source d’énergie propre dans l’industrie automobile.
Pensez-vous que ce passage aux énergies renouvelables devrait désamorcer la crise énergétique et profiter à la mobilité verte notamment en Afrique du Sud ?
Le secteur de l’énergie est confronté à de nombreux défis, mais il est important de reconnaître qu’il existe de multiples solutions. Il est essentiel d’accélérer la transition vers les sources d’énergie renouvelables pour relever efficacement ces défis. Les énergies propres contribuent non seulement à résoudre les crises énergétiques, mais elles s’inscrivent également dans l’objectif de réduction des émissions de carbone et de neutralité carbone (net-zéro). Dans certains scénarios, une solution hybride peut être recherchée, combinant différentes solutions d’énergie verte pour répondre à la demande d’énergie tout en réduisant l’impact sur l’environnement. L’Afrique, qui regorge de ressources énergétiques renouvelables, joue un rôle important dans l’avancement de ces solutions durables. Il est impératif d’accélérer la mise en œuvre de ces initiatives, en promouvant un mélange sain de technologies d’énergie verte pour créer un avenir énergétique durable et résilient.
Propos recueillis par Benoit-Ivan Wansi