Les pays d’Afrique australe ont connu une importante sècheresse ces derniers mois. C’est le cas de l’Afrique du Sud où ce phénomène climatique a occasionné une longue pénurie en eau. En Zambie, un pays peuplé de plus de 16 millions d’habitants (2016, Banque mondiale), les affres de la sècheresse sont davantage perceptibles. Les autorités s’attendent d’ores et déjà à une baisse de la production du maïs de 50 %. Mais l’agriculture n’est pas le seul secteur touché par le phénomène. Le niveau des rivières du pays a tragiquement baissé, occasionnant la chute de la production d’électricité. Les autorités estiment avoir cumulé un déficit de 400 MW durant toute la saison sèche. Pourtant, la production électrique actuellement (2 411 MW) ne couvre pas les besoins de la population.
Il était donc urgent d’agir, en diversifiant le mix énergétique du pays. C’est justement ce que vient de faire la Banque africaine de développement (BAD) et le Fond vert pour le climat (FVC, mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, NDLR). Ils vont débloquer 50 millions de dollars pour aider la Zambie à atteindre cet objectif. Il s’agit en réalité d’une réponse au gouvernement zambien qui a lancé en 2017 la politique de tarifs de rachat d’énergie renouvelable (REFiT, Global Energy Transfer Feed-in Tariffs) afin d’attirer des investissements privés pour des projets d’énergie renouvelable à petite échelle (jusqu’à 20 MW).
Soutien au petit projet d’énergie renouvelable
Il est important de noter que la BAD et le FVC ont signé le 8 novembre 2017, un accord-cadre d’accréditation entre les deux institutions. Désormais, l’institution financière panafricaine est un exécutant accrédité des projets du FVC. Le REFiT est donc le premier projet à bénéficier de ce partenariat. Au prêt de 50 millions de dollars, le FVC va ajouter 2,5 millions de dollars de don pour l’assistance technique au projet.
Les fonds serviront à la construction de mini-centrales principalement solaires, d’une capacité d’environ 20 MW dans le pays. « Il s’agit d’un cadre de financement novateur qui permet la transition vers les énergies durables en Zambie, et d’une étape importante dans notre partenariat avec le FVC », a déclaré Amadou Hott, vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte.
Selon l’Usaid (agence des États-Unis chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde, NDLR), la Zambie dispose d’une capacité installée de 2 411 MW, dont la quasi-totalité est constituée d’hydroélectricité. Actuellement, 25 % de la population urbaine et 3 % de la population rurale ont accès à l’électricité. En ce qui concerne le projet ciblé par la BAD et le FVC, le gouvernement zambien a déjà sélectionné six zones distinctes pour le développement de mini-réseaux électriques.
Jean Marie Takouleu