Le cabinet d’avocats britannique Leigh Day annonce que les habitants des villages de Shimulala, Kakosa, Hippo Pool et Hellen, proches de la mine de cuivre de Nchanga, au centre de la Zambie recevront bientôt une indemnisation de la part de Vedanta et de sa filiale locale Konkola Copper Mines (KCM). Le montant de la réparation n’a pas été communiqué, mais son annonce est déjà un signe de victoire pour plus de 2500 personnes parmi lesquelles 643 enfants, victimes de pollution minière.
Dans un rapport d’enquête publié en 2016, des experts canadiens ont confirmé les dégâts environnementaux décriés par les riverains de la deuxième plus grande mine à ciel ouvert au monde. Selon les experts, la mine de cuivre de Nchanga répand de l’acide sulfurique et d’autres déchets toxiques qui non seulement affectent les rivières, mais imprègnent les nappes phréatiques. Une pollution qui affecte également les principales sources de revenus des populations, que sont l’agriculture et la pêche.
Jugeant les autorités zambiennes impuissantes devant l’entreprise qui exploite la principale ressource du pays, et dont l’économie dépend presque entièrement, les plaignants ont saisi en 2015, la Cour suprême du Royaume-Uni, le pays siège du géant minier Vedanta. Et en avril 2019, la Cour suprême britannique a jugé que le conglomérat Vedanta Resources, basé à Londres, et sa filiale zambienne (KCM) pouvaient être tenus pour responsables par les juges anglais, malgré les arguments des sociétés selon lesquels elles devaient se défendre eux-mêmes en Zambie. C’est donc deux ans après cet arrêt historique qui ouvre la porte à toutes autres actions en justice similaires, que Vedanta et sa filiale ont décidé de réparer les dégâts environnementaux qui leur sont attribués. Même si elles n’admettent toujours pas leur responsabilité.
Boris Ngounou