La Zambie va se doter d’une nouvelle centrale solaire. Le projet est en marche et les autorités viennent d’attribuer le marché de construction de cette infrastructure à deux entreprises. Il s’agit de Xago Africa une entreprise kenyane spécialisée dans la production des énergies renouvelables, et Blue Chip Resources, une société namibienne.
Ensemble les deux entreprises fourniront une centrale solaire d’une capacité de 300 MW. L’énergie produite sera injectée dans le réseau national zambien.
Un enjeu important le mix énergétique de la Zambie
Le projet solaire du centre de la Zambie est d’une importance particulière pour tous les acteurs en présence. Pour l’entreprise Xago Africa, il s’agit de l’un de ses meilleurs contrats aussi bien dans le solaire que dans les autres sources d’énergies renouvelables qu’elle exploite dans plusieurs pays africains.
Pour ce qui est de Solarcentury East Africa, il s’agit de renforcer sa présence en Afrique de l’Est. Récemment, la société a mis en service deux mini-grids de 2,25 MW en Érythrée. L’implication de la société zambienne Blue Chip Resources dans le projet solaire de 300 MW n’est pas anodine. Elle gagnera en expérience dans un pays résolument tourné vers le solaire.
Le potentiel de production d’énergie solaire de la Zambie est exceptionnel. Et le pays attire de plus en plus de producteurs privés d’électricité. En mars 2018, l’entreprise française de production d’énergies renouvelables, Neoen et Industrial Development Corporation (IDC) ont mis en service la centrale solaire de Bangweulu au nord-est du pays. D’une capacité de 54 MW, elle a été construite dans le cadre d’un partenariat-public-privé (PPP) dans le cadre du projet « Scaling Solar » de la Banque mondiale.
Ces multiples projets sont réalisés dans un contexte où la Zambie a décidé de diversifier son mix énergétique. Pour l’heure, la production électrique de ce pays d’Afrique de l’Est est dominée par l’hydroélectricité. Pourtant, cette partie de l’Afrique a été durement frappée par la sécheresse ces dernières années. Ce phénomène climatique réduit le débit des cours d’eau, ce qui impacte la production des barrages hydroélectriques. Ainsi, pendant la saison sèche en 2018, le gouvernement a annoncé avoir accumulé un déficit de production hydroélectrique de 400 MW. Cette situation justifie les nouvelles orientations du gouvernement zambien en matière de production électrique. Depuis 2018, la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds vert pour le climat (FVC) soutiennent cette initiative grâce à un financement de 50 millions de dollars, sous forme de prêt, alloué au gouvernement pour soutenir les petits projets solaires.
Jean Marie Takouleu