Un consortium composé de GE Hydro France, une filiale du géant américain General Electric, et Freyssinet International, qui appartient au français Vinci, vient de décrocher le contrat de réhabilitation de l’évacuateur de crues du barrage hydroélectrique de Kariba, qui fournit de l’électricité au Zimbabwe et à la Zambie.
Le projet de réhabilitation du barrage de Kariba, sur le fleuve Zambèze en Afrique de l’Est, avance. À l’issue d’un appel d’offres international, la Zambezi River Authority (ZRA) a confié la réhabilitation de l’évacuateur de crues de ce grand barrage à un consortium composé de deux entreprises. Il s’agit de GE Hydro France, une entreprise basée à Boulogne-Billancourt, filiale du groupe américain General Electric, ainsi que de Freyssinet International, basé à Rueil-Malmaison et filiale du géant français Vinci.
Le contrat que ces deux sociétés viennent de décrocher représente une valeur de plus de 53,6 millions de dollars. C’est dire l’importance de l’évacuateur de crues du barrage hydroélectrique de Kariba. Selon la ZRA, « la remise en état de l’évacuateur de crues assurera l’exploitation sécurisée à long terme du barrage de Kariba pendant encore de nombreuses années, et la contribution continue du barrage à la sécurité énergétique et à la prospérité économique de la Zambie et du Zimbabwe ».
Livraison du projet en 2023
GE Hydro France et Freyssinet International ont jusqu’en 2023 pour achever les travaux de réhabilitation de l’évacuateur de crues du barrage hydroélectrique de Kariba. Les deux partenaires ont déjà commencé l’installation des équipements sur le site du projet et devraient continuer de façon progressive pendant les 10 prochains mois.
L’évacuateur de crues de cette retenue d’eau est constitué de six vannes placées dans la partie supérieure du mur de béton du barrage. C’est à partir de ces vannes que l’eau est déversée dans le bassin de plongée afin de gérer les niveaux d’eau du réservoir. Ce projet est désormais sur les rails, même si au plus fort de la saison pluvieuse de 2019, le niveau du lac Kariba n’est qu’à 5 m au-dessus du niveau minimum d’exploitation au lieu de 8 m comme on le voit d’habitude à cette époque de l’année.
Cette situation conduit logiquement à la baisse de la production d’électricité. La capacité de production de la centrale hydroélectrique (1 626 MW) adossée à ce barrage a déjà chuté d’environ 600 MW. La situation pourrait empirer dans les prochaines années, si la retenue d’eau n’était pas remise en l’état. La réhabilitation du barrage hydroélectrique de Kariba nécessitera globalement un investissement de 294 millions de dollars. Le financement est assuré par la ZRA via des fonds propres et des prêts provenant de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD), et de l’Union européenne.
Jean Marie Takouleu