Du nouveau dans le projet hydroélectrique de Batoka Gorge, à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwé. Zambezi River Authority (ZRA), une organisation appartenant à la Zambie et au Zimbabwé, destinée à la mise en valeur du fleuve Zambèze et chargée de la mise en œuvre du projet hydroélectrique de Batoka Gorge a annoncé le démarrage des travaux en 2020.
Selon la même source, les études de faisabilité seront bientôt terminées. La construction du barrage et la centrale hydroélectrique de Botoka Gorge a été attribuée à un consortium composé de l’entreprise américaine General Electric et de la chinoise Power China. Elles devront entamer les travaux au cours du dernier trimestre de l’année 2020.
Un projet de 4,5 milliards de dollars
Le projet hydroélectrique de Batoka Gorge devrait permettre d’injecter 2 400 MW dans les réseaux électriques du Zimbabwé et de la Zambie. Le projet est mis sur pied suivant le modèle financier de Build-Operate-Transfer (BOT, en français : construire, exploiter, transférer). Une sorte de partenariat public privé (PPP).
General electric et Power China ont la responsabilité de construire un barrage avec un mur de 181 m de hauteur, permettant de retenir 1 680 millions de m3 d’eau sur une superficie d’environ 26 km2. Le réservoir sera long et étroit, s’étendant sur environ 1 km le long du bassin de la chute Victoria. L’eau de la retenue fera tourner les turbines de deux centrales hydroélectriques situées des deux côtés du fleuve Zambèze. Elles disposeront ainsi d’une capacité cumulée de 2 400 MW.
La ZRA estime que l’ensemble du projet nécessitera un investissement de 4,5 millions de dollars. Le financement sera donc assuré par GE et China Power. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) se sont déclarées prêtes à soutenir le projet hydroélectrique de Batoka Gorge.
Ce dernier suscite par ailleurs la contestation des populations locales, qui vivent essentiellement du tourisme, notamment des Occidentaux qui viennent visiter les chutes Victoria. Ce site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), pourrait être affecté par la construction du barrage, notamment à travers la réduction du débit du cours d’eau, mais aussi parce que le fleuve pourrait se rapprocher des chutes de 650 m.
Jean Marie Takouleu