Le barrage hydroélectrique de Kariba est désormais en cours de réhabilitation. D’importants travaux viennent d’être lancés par l’Autorité du fleuve Zambèze (ZRA) qui gère le barrage. Les travaux en cours permettront de remodeler le bassin de plongée en aval du mur du barrage et de reconstruire l’évacuateur de crues.
Cette dernière composante du barrage de Kariba est constituée de six vannes, placées dans la partie supérieure du mur de béton du barrage. C’est à partir de ces vannes que l’eau est déversée dans le bassin de plongée afin de gérer les niveaux d’eau du réservoir. « La remise en état de l’évacuateur de crues permettra d’assurer un contrôle continu et un déversement sécurisé de l’eau du réservoir lorsque cela sera nécessaire. Cela rendra le barrage de Kariba pleinement opérationnel, et alui permettra d’paporter sa contribution à la sécurisation de l’approvisionnement en énergie », explique Munyaradzi Munodawafa, un ingénieur de la ZRA.
Une réhabilitation urgente !
Les travaux s’accélérèrent désormais sur le site du barrage après un retard inquiétant observé par la ZRA, qui coordonne les opérations. L’organisme, géré conjointement par la Zambie et le Zimbabwe, a dû construire une route d’accès pour le transport d’une grue de 130 tonnes qui servira à la réhabilitation du barrage. Le projet de réhabilitation du barrage de Kariba intervient 5 ans après que des experts aient obervé les premières fissures sur ce grand barrage.
« Le niveau du lac Kariba est actuellement à 5 m au-dessus du niveau minimum d’exploitation alors qu’il devrait être à 8 m au-dessus du niveau minimum d’exploitation à cette époque de l’année », explique la ZRA. Cette situation conduit logiquement à la baisse de la production d’électricité. La capacité de production de la centrale hydroélectrique (1626 MW) adossée à ce barrage a déjà chuté d’environ 600 MW. La situation pourrait s’empirer dans les prochaines années, si la retenue d’eau n’était pas remise en l’état. La réhabilitation du barrage hydroélectrique de Kariba nécessitera un investissement de 294 millions de dollars. Le financement est assuré par la ZRA via des fonds propres et des prêts provenant de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), et l’Union européenne.
L’nquiétudes des riverains
Conçu par l’entreprise française Coyne et Bellier, le barrage de Kariba a été construit par Impresit of Italy, puis mis en service en 1959. Il s’agit d’un barrage-voûte en béton à double courbure dans la gorge du bassin du fleuve Zambèze. L’ouvrage mesure 128 m de haut et 579 m de long. La retenue d’eau forme le lac Kariba, qui s’étend sur 5 580 km2 et contient de 180 milliards de m3 d’eau.
Mais la ZRA craint l’effondrement de cet ouvrage vétuste, qui pourrait entrainer une catastrophe, à l’image de l’effondrement du barrage, qui s’est produit le mercredi 9 mai 2018, vers 21 heures, à Solai, à 200 km au nord-ouest de Nairobi. Quarante personnes avaient trouvé la mort…
Jean Marie Takouleu