Le gouvernement du Zimbabwe vient d’annoncer le déblocage de 37,4 millions de dollars pour mettre fin à la pénurie d’eau potable qui touche plus de 2 millions de personnes dans la capitale Harare.
C’était un geste très attendu par les populations de Harare, la capitale du Zimbabwe. Le gouvernement vient d’allouer 37,4 millions de dollars pour soutenir l’approvisionnement en eau potable. Cette action intervient dans un contexte marqué par la pénurie d’eau qui contraint la population à la débrouillardise.
« Harare est confrontée à un certain nombre de défis qui n’ont pas permis de résoudre le problème du manque d’eau et d’assainissement dans la ville. Cela a contribué au déclin de l’état de santé des résidents », reconnaît Mthuli Ncube, le ministre zimbabwéen des Finances et du Développement économique. Et d’expliquer que « les défis comprennent l’absence d’un système de facturation et par conséquent, des taux de recouvrement médiocres, ainsi qu’une capacité réduite à mettre en œuvre des programmes qui améliorent la prestation des services ».
Selon les médias locaux, le gouvernement zimbabwéen a manqué de devises étrangères pour importer certains produits chimiques qui permettent le traitement de l’eau. Une situation délétère qui fait craindre une épidémie de choléra, une maladie contagieuse très récurrente à Harare.
L’urgence des travaux !
Le ministre Mthuli Ncube a affirmé que les 37,4 millions dollars fournis par le trésor public serviront à lancer quelques travaux. Il s’agit notamment du remplacement du clarificateur et des filtres de l’usine d’eau potable de Morton Jaffray. Ces deux opérations devraient coûter 791 000 dollars.
Dans la foulée de ces travaux dans la station de traitement de l’eau, le gouvernement procédera au remplacement de 10 km de conduite. La vétusté de ces installations est à l’origine des pertes d’eau entre l’usine et la ville de Harare. La même opération sera menée pour réparer les ruptures de conduites dans le réseau d’eau de la ville. Pour faire face au problème de facturation, 4,7 milliards de dollars seront dépensés pour installer 8 000 nouveaux compteurs.
Le gouvernement zimbabwéen avait décidé il y a quelque temps d’effectuer la réhabilitation complète de l’usine d’eau potable de Morton Jaffray pour qu’elle retrouve sa capacité de production, c’est-à-dire 704 000 m3 par jour. Cette opération devrait nécessiter un investissement de 144 millions de dollars. Le gouvernement chinois avait déclaré qu’il pourrait soutenir le projet avec près de 72 millions de dollars. Ce prêt a été annulé, la Chine soupçonnant des détournements de fonds. Jusqu’ici, cette dernière refuse de revenir sur sa décision malgré l’intervention du Président de la République du Zimbabwe Emmerson Dambudzo Mnangagwa.
Quoi qu’il en soit, les 37,4 millions de dollars prélevés dans les caisses de l’État zimbabwéen serviront également à la réhabilitation de 8 000 conduites d’égouts dans les banlieues de Glenview et Budiriro, ainsi qu’à la réparation des réseaux d’égouts de Firle et Crowborough.
Jean Marie Takouleu
