Par hélicoptère ou camions, plus de 2 500 animaux sauvages sont déplacés d’une réserve du sud vers une autre située dans le nord du Zimbabwe. La sécheresse à l’origine de cet exode succède ainsi au braconnage dépare la conservation d’espèces sauvages dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Le Zimbabwe abrite l’une des plus grandes populations d’animaux sauvages d’Afrique avec les plus emblématiques comme le lion, le rhinocéros, la girafe ou encore le buffle. Seulement, ces espèces sont de plus en plus menacées par les conditions météorologiques extrêmes à l’instar de la sècheresse qui touche ce pays d’Afrique de l’Est. Dans ce contexte, les autorités zimbabwéennes ont engagé le transfert de 2 500 animaux (400 éléphants, 2 000 antilopes et une meute de 10 chiens sauvages) des parcs nationaux du sud vers les aires protégées de Sapi, Matusadonha et Chizarira situées dans la partie septentrionale.
« Plusieurs de nos sites deviennent surpeuplés et il y a peu d’eau ou de nourriture. Les animaux finissent par détruire leur propre habitat, ils deviennent un danger pour eux-mêmes et ils empiètent sur les établissements humains voisins pour se nourrir, ce qui entraîne des conflits incessants. Une option serait l’abattage pour réduire le nombre d’animaux sauvages, mais les groupes de conservation protestent contre cela », explique Tinashe Farawo, le porte-parole de l’Autorité de gestion des parcs nationaux et de la faune du Zimbabwe (ZPWMA).
L’initiative de conservation est soutenue par la Fondation des grandes plaines basée aux États-Unis d’Amérique, le département de Zoologie de l’université d’Oxford au Royaume-Uni et le Centre de criminalité environnementale de l’Université de Washington-Seattle aux États-Unis d’Amérique. À terme, cette opération permettra également de reconstituer la population d’animaux sauvages dans la vallée du fleuve Zambèze.
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Pour mémoire, entre 1958 et 1964, le Zimbabwe (ex-Rhodésie du Sud) a déplacé plus de 5 000 animaux dans le cadre de « l’opération Noé » dont le but était de préserver la faune de la montée des eaux causée par la construction d’un barrage hydroélectrique de Kariba le fleuve Zambèze.
Benoit-Ivan Wansi