Les travaux sont à l’arrêt pour une énième fois sur le site du barrage polyvalent de Marowanyati à l’est du Zimbabwe. Cette fois, la décision vient du gouvernement qui évoque l’impossibilité pour les travailleurs de poursuivre le chantier à cause de la montée des eaux en cette saison des pluies.
« Le projet a aussi été affecté par le cyclone Idai, car le niveau de l’eau est soudainement monté, ce qui a rendu difficile le travail sur d’autres sections. Une partie de l’infrastructure utilisée pendant la construction a été touchée, les routes et les ponts ont été emportés. Cela a ensuite retardé le travail », précise Alouis Katsande, l’un des responsables de l’Autorité nationale de l’eau du Zimbabwe (Zinwa).
Pourtant, les travaux ont relativement bien progressé dans ce chantier mené par l’entreprise chinoise Jiangxi International Corporation. Zinwa indique même que la construction du barrage sur la rivière Save est achevée à 95 %. Mais ce nouveau retard s’ajoute à une longue liste d’incidents, puisque la construction de la retenue d’eau a commencé en… 2003. L’entreprise chinoise avait déjà dû arrêter les travaux à cause de l’absence de financement.
Le projet a été repris après l’arrivée au pouvoir en 2017 du président Emmerson Dambudzo Mnangagwa. Une fois la construction du barrage achevée, il sera capable de retenir 50 000 m3 d’eau. La précieuse ressource sera pompée puis traitée pour la consommation des populations de la localité de Murambinda.
Une partie de l’eau est destinée à la mine de Dorowa où est exploité le phosphate, un minerai qui sert à fabriquer des engrais pour l’agriculture. Une autre partie de l’eau du barrage polyvalent de Marowanyati est destinée à l’irrigation. L’organisme public Zinwa estime que la retenue d’eau permettra d’irriguer 3 650 hectares de plantations, principalement dans les localités de Mabika, Mutirware, Makutya et Matsvai. Sur place, l’introduction de l’irrigation devrait permettre d’accroître la production des agrumes.
Jean Marie Takouleu