ZIMBABWE : l’État interdit les activités minières dans les parcs et les rivières

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ZIMBABWE : l’État interdit les activités minières dans les parcs et les rivières ©Tarcisio Schnaider/Shutterstock

Le gouvernement zimbabwéen vient d’annuler toutes les concessions minières qu’il avait ouvertes dans les réserves naturelles et le long des rivières. Cette volte-face va non seulement réaffirmer l’engagement du Zimbabwe en faveur de la préservation de la biodiversité, mais aussi mettre fin à la vive polémique au tour du parc de national de Hwange. La plus grande réserve naturelle pays, qui abrite près de 50 000 éléphants, était sur le point d’être dévastée par un projet géant du charbon.

Le gouvernement zimbabwéen a opéré choix entre l’exploitation minière et la préservation de la biodiversité. Ainsi, les quelque 50 000 éléphants du parc de Hwange sont sauvés, car en plus d’annuler le projet d’exploitation du charbon qui menaçait leur habitat, le gouvernement est allé plus loin, et a interdit toute activité minière dans les réserves naturelles et le long des rivières. La décision a été rendue publique le 9 septembre 2020 par Monica Mutsvangwa, la ministre zimbabwéenne de l’Information, de la Publicité et des Services de radiodiffusion. « Toutes les activités minières dans les parcs ainsi que les lits des rivières, sont interdites avec effet immédiat. Des mesures sont prises pour annuler immédiatement tous les titres miniers détenus dans ces zones ».

L’interdiction de ces types de concessions était fortement demandée par les défenseurs de l’environnement, car les travaux d’exploitation d’une mine de charbon étaient sur le point d’être lancés à Hwange, le grand foyer de biodiversité du Zimbabwe avec près de 500 espèces animales enregistrées. Les travaux préparatoires, notamment l’étude des sols avaient déjà été engagés par Zimbabwe Zhongxin Coal Mining group, un consortium entre un groupe chinois et une firme nationale. Accrédité d’une licence d’exploitation en 2015, le projet de mine de charbon situé en plein cœur de Hwange devait s’étendre sur 105 kilomètres carrés (km²). Qui plus est, dans l’un des deux secteurs densément boisés du parc.

Satisfaction à demi-teinte chez certains écologistes

De nombreuses organisations de défense de l’environnement au Zimbabwe ont été soulagées par la décision du gouvernement d’interdire les projets miniers dans les aires protégées et les rivières. Sauf que la procédure par laquelle la décision a été prise n’a pas totalement dissipé les inquiétudes chez certains gardiens de la biodiversité. « C’est une bonne nouvelle, mais il n’y a rien dans le code minier qui considère les concessions interdites comme illégales. Si le gouvernement est sincère en matière de protection de l’environnement, il doit changer les lois, et non agir par communiqué de presse » indique Mining Zimbabwe.

Un intérêt écologique que revendique pourtant le gouvernement zimbabwéen. Lors de sa conférence de presse, la ministre Monica Mutsvangwa a déclaré que l’objectif de cette décision gouvernementale était de soumettre toutes les opérations minières au strict respect de l’environnement, ajoutant que des sanctions sévères seront infligées à ceux qui ne se conforment pas aux dispositions environnementales.

Boris Ngounou

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