Le Zimbabwe a obtenu un financement d’un montant de 42 milliards de dollars auprès d’Exim Bank of India en vue d’améliorer la fourniture d’électricité dans le pays. Le prêt sera remboursé dans un délai de 20 ans et permettra de réduire le déficit énergétique qui s’établit actuellement à plus de 1000 MW.
Le Zimbabwe veut redonner un souffle nouveau à sa politique d’accès à l’électricité sur l’ensemble du territoire. Le pays vient ainsi de contracter une dette auprès de l’Inde. Le financement sera octroyé en deux étapes. Le premier montant, d’une valeur de 23 millions de dollars, servira à financer, rénover et moderniser la centrale thermique de Bulawayo. Cette centrale d’une capacité de production initiale de 90 MW a vu ses performances réduites à 20 MW. En cause, la détérioration de deux des cinq unités de production de la centrale, mise en service en 1957. Le second prêt, d’une valeur de 19,5 millions de dollars, sera consacrée au financement de la deuxième phase de la construction de la station de pompage et de captage d’eau de Deka. Cette station permettra de faciliter l’acheminement de l’eau du fleuve Zambèze vers la centrale thermique de Hwange. Un dispositif qui permettra d’accroitre sensiblement la production d’énergie électrique.
Le délai imparti pour le remboursement de ces dettes est de 20 ans, avec une période de grâce de 5 ans. Le taux d’intérêt arrêté s’élève à 1,75 %. D’après les clauses du contrat, une commission d’engagement grève la dette. Elle équivaut à 0,5 % de la valeur nominale du prêt et sera payée une seule fois.
La lumière se fait rare au Zimbabwe
Depuis quelques années, le Zimbabwe rencontre de grandes difficultés en matière de fourniture d’énergie électrique. La demande ne cesse d’accroitre, et est actuellement estimée à 2 100 MW, alors que la capacité de production totale du pays s’élève environ à 663 MW. Pour combler le déficit énergétique qui se chiffre actuellement à plus de 1000 MW, alors même que le Zimbabwe est obligé d’importer 400 MW en provenance de l’Afrique du Sud. Une mesure coûteuse qui l’oblige à débourser 980 000 $ par semaine pour s’acquitter des factures d’électricité.
Par ailleurs, depuis le mois de mai 2019, les délestages sont réguliers. L’électricité est disponible en moyenne sept heures par jour et parfois seulement à des heures tardives. Les autorités expliquent ce phénomène par l’assèchement du barrage hydroélectrique de Kariba, qui était jusqu’à présent le principal fournisseur en énergie électrique du pays (le barrage a une capacité initiale de 1 050 MW, mais produit actuellement seulement 164 MW).
En attendant des solutions plus durables, les populations se tournent vers les groupes électrogènes, peu écologiques et assez coûteux. Tandis que le prix du carburant a été multiplié par sept depuis janvier 2019. Toujours au cours de cette année, la Zimbabwe Electricity Supply Authority (ZESA), la société publique de production d’électricité a annoncé qu’elle souhaitait augmenter ses tarifs de 30 %. Une mesure qui lui permettrait de financer les coûts de maintenance de ses réseaux et de faire face à la hausse des matières premières utilisées pour produire l’énergie électrique.
Luchelle Feukeng