Le réseau mondial d’agences humanitaires Start Network achète une police d’assurance de 2,5 millions de dollars auprès de l’African Risk Capacity (ARC). Cette initiative soutenue par l’Agence allemande de développement (KfW) couvrira des centaines de milliers de Zimbabwéens contre le risque de sécheresse pendant la saison agricole 2021/2022.
Comme d’autres pays d’Afrique de l’Est, le Zimbabwe est exposé à des épisodes de sécheresse. Pour faire face à cette situation, le gouvernement zimbabwéen et des organisations humaines misent sur l’anticipation. Start Network, un réseau mondial d’agences humanitaires annonce l’achat d’une police d’assurance de 2,5 millions de dollars auprès de l’African Risk Capacity (ARC), une agence spécialisée de l’Union africaine (UA) créée pour aider les gouvernements africains à améliorer leurs capacités à mieux planifier, préparer et répondre aux événements climatiques extrêmes et aux catastrophes naturelles.
Start Network est un réseau de 55 agences membres, dont 20 intervenants au Zimbabwe. La police d’assurance souscrite récemment est soutenue par Action Aid Zimbabwe, Action contre la faim, l’Agence catholique pour le développement à l’étranger (Cafod), Catholic Relief Services, GOAL, Plan international, Tearfund, Trocaire et World Vision Zimbabwe (WVZ). L’initiative est également soutenue par Zimbabwe Project Trust (Zimpro), Evangelical Fellowship of Zimbabwe (EFZ), Family AIDS Counselling Trust (FACT) Zimbabwe, Nutrition Action Zimbabwe (NAZ), Simukai Children Protection et Caritas Bulawayo/Gokwe/Hwange/Masvingo/Mutare.
L’impact sur 800 000 Zimbabwéens
Selon l’ARC, la police d’assurance à laquelle souscrit Start Network est fondée sur une assurance paramétrique. Concrètement, l’assureur (ARC) verse des indemnités avant une crise, en fonction des déclencheurs scientifiques convenus à l’avance, basés par exemple sur les données pluviométriques. Contrairement au modèle humanitaire standard, dans lequel les organismes d’intervention ne reçoivent des fonds qu’une fois la crise survenue, cette approche permet aux gouvernements zimbabwéens et à leurs partenaires de planifier et de réagir avant que les pires effets d’une sécheresse ne se fassent sentir.
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« Toute la planification se fera en collaboration avec le gouvernement du Zimbabwe et le Programme alimentaire mondial (PAM), qui a également signé une police avec l’African Risk Capacity. Si les polices sont payantes, le gouvernement zimbabwéen, les membres du Start Network et d’autres partenaires de développement et organisations non gouvernementales (ONG) mettront en œuvre des programmes de soutien complémentaires afin de s’assurer que le plus grand nombre de personnes parmi les plus à risque bénéficient d’un soutien », promet l’ARC. Sa police d’assurance couvre 800 000 Zimbabwéens contre le risque de sécheresse pendant la saison agricole 2021/2022.
La fréquence des épisodes de sécheresse augmente
Une politique similaire a été achetée au Sénégal pour la saison agricole 2019/2020 et un versement de 10,6 millions de dollars a permis de soutenir plus de 300 000 personnes. La mise en place de cette police d’assurance spécifique est financée par le ministère allemand de la Coopération économique (BMZ) via la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement, ainsi que par le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) du Royaume-Uni.
En 2019, la sécheresse a affecté la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de 45 % de population rurale du Zimbabwe, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette situation pourrait s’aggraver au cours des prochaines années, avec la modification du rythme des saisons accentuée par le changement climatique.
Jean Marie Takouleu
